
Un aller-retour compliqué
La semaine a commencé avec le renouvellement des visas. Qui du renouvellement dit aussi que nous devons nous diriger à Vientiane pour leur obtention. Étant donné que c’était notre dernière demande de visas et que ça allait être plus complexe qu’à l’habitude, on a décidé de ne pas prendre de chance et d’y aller tous·tes ensemble avec les contremaîtres. Ce fut une très longue journée mais, étant à la capitale, on a pu en profiter pour acheter certains outils et matériaux supplémentaires.
Une fois les visas renouvelés et les achats terminés, on a repris la route vers le village. Encore une fois, c’était long… merci les magnifiques routes du Laos ! Disons qu’on avait hâte d’arriver. Tellement que lorsqu’on s’est arrêté·es à une heure de Don Phoung pour changer de véhicule (plus adapté aux routes de terre et ses « surprises »), on a réussi à oublier Lucas. Oups! Pendant qu’on transférait les affaires, lui, tranquille, est parti s’acheter de la nourriture. Et nous, pressé·es de repartir, on est parti·es avant qu’il revienne. Mais ne vous inquiétez pas, ça n’a pas duré longtemps, juste assez pour qu’il ait un petit moment de panique et pour bien faire rire tout le monde.
Le retour de Pythagore
Le lendemain matin, on était tous·tes ravi·es en voyant le beau terrain de l’école. Les villageois·es ont profité de notre absence pour couper toute l’herbe des terrains de sport. Sauf que… petit problème : tous les poteaux d’implantation ont été enlevés pour réaliser le travail! On a donc dû tout recommencer. Au moins, maintenant on a compris le principe, même si Amine perdait un peu la tête, toujours pas facile Pythagore.

Après l’implantation des terrains de sport, on a terminé de couler les poteaux pour la clôture. Comme toujours, une cinquantaine de résident·es de Don Phoung sont venu·es donner un coup de main. Autant dire que tout s’est fait rapidement et dans une ambiance festive ! Pendant ce temps-là, on a officiellement donné le go à l’équipe chargée de rénover le bureau des enseignantes, maintenant que la maison n’est plus envahie par nos valises et le bordel des garçons. Ils ont donc enlevé l’ancienne « toiture » pour commencer l’installation des nouvelles tuiles.

Crépi et projets secondaires
Mercredi, nous avons poursuivi les travaux sur le terrain de l’école ainsi que la pose du crépi dans les salles de classe. C’est une étape très longue qui demande beaucoup de précision et de patience. Heureusement, les travailleurs ont de l’expérience dans ce genre de travaux et ils réalisent toujours un travail de qualité. Une classe nous prend une journée entière, il nous faudra donc un total de cinq jours pour effectuer l’école au complet. Chacun·e d’entre nous avait son équipe pour avancer les différentes tâches. Les filles traçaient les lignes des terrains de sport avec du sable, Louis soudait les buts de soccer, Julien installait les lampadaires, et Lucas et Amine supervisaient la pose des briques de la clôture ainsi que le crépi de l’école.

Jeudi, on a commencé les étapes suivantes de la clôture : l’installation du grillage métallique et la pose du crépi sur la section en brique. C’était une journée plus calme, avec moins de personnes sur le chantier, on a simplement pris notre rythme et avancé tranquillement. Ça demandait un peu de patience, mais tout se faisait bien !


Célébrations au village !
Vendredi, c’était la fête au village de Don Phoung ! On avait prévu célébrer la fin des travaux sur les terrains de sport et remercier tous les habitant·es du village qui sont venu·es nous aider. Le matin, on a préparé le terrain, installé des tables et mis en place des jeux pour les enfants. Vers 14 h, tout le monde est arrivé. Les enfants se sont immédiatement mis à jouer sur le nouveau terrain de soccer, de badminton et de volley. D’autres ont sorti les crayons pour dessiner, au grand bonheur de Jeanne (qui s’est visiblement trouvé une nouvelle gang pour colorier).
Ensuite, les enfants nous avaient préparé une petite danse traditionnelle. Nous étions vraiment touché·es par cette attention, c’était adorable. Puis, on a été invité·es à aller regarder un match de soccer des jeunes. L’ambiance était incroyable : on se serait cru à la Coupe du monde. Les parents étaient investis à 200 % : cris d’encouragement, réactions intenses… et même quelques parents qui se retrouvaient carrément sur le terrain pour encourager d’un peu trop près leur enfant.

Tout était parfait… jusqu’à ce qu’on tende un chandail de soccer à Jeanne et Justine. Pas évident. Elles ont vite compris qu’elles étaient les prochaines sur le terrain. Avec nos cuisinières et les professeures de l’école, elles formaient une équipe contre celle des adolescentes de Don Phoung. Comment dire… elles n’ont pas fait long feu, mais elles ont bien ri. Puis, ce fut au tour des garçons de jouer avec les dirigeants du village contre l’équipe masculine. Et là encore, ce n’était pas de tout repos. Disons que Jeanne et Amine n’ont pas gagné l’étoile du match, mais tout le monde a eu énormément de plaisir. Pas grave, chacun son sport ! La suite de la soirée s’est terminée avec un grand repas pour tout le monde, de la danse et du karaoké.


Journée tranquille
Le lendemain, c’était une journée de congé. En se réveillant un peu plus tôt, Julien a eu la surprise de voir arriver une enseignante avec sa classe d’élèves. Ils étaient venus ramasser les déchets laissés la veille sur le terrain. Nous étions vraiment content·es de voir qu’ils comprenaient l’importance de cette initiative. Le concept de gestion des déchets n’est pas toujours évident dans ce genre de village, et leur engagement nous a fait chaud au cœur. Le matin, les filles en ont profité pour écrire le blogue pendant que Louis terminait un travail de crépi et que les autres se reposaient. Puis, en soirée, Justine et Lucas sont allé·es, avec les travailleurs, mettre du sable dans l’école pour prendre un peu d’avance avant de commencer la dalle le lendemain. C’était une journée tranquille, comme on les aime.
On a la dalle ! (Amine est bien content de ce titre 🙂
Dimanche et lundi, on a attaqué la dalle de l’école. Clairement nos deux journées les plus difficiles physiquement depuis le début. On a gardé la formule qui fonctionne, on ne touche pas à une équipe gagnante ! Alors, Jeanne, Justine et Julien ont pelleté le gravier, Lucas et Amine préparaient le sable, et Louis courait partout avec les brouettes. Au total, on a pelleté plus de 5600 chaudières de gravier en deux jours! Disons que le soir venu… on n’a pas eu de misère à s’endormir.



Tout allait bien jusqu’à…
Mardi et mercredi, on a poursuivi la clôture et on a monté le mur des futurs bureaux des enseignantes. On est bien content·es que ce ne soit plus une paroi en bâche bleue tenue par quelques planches de bois. On a aussi terminé d’installer les lampadaires pour les terrains de sport. Puis, nous avons terminé la journée en creusant une tranchée d’évacuation pour la fosse septique. Tout allait parfaitement bien et, très rapidement, les villageois·es avaient presque fini de remblayer la tranchée avec le tuyau en place. Mais une fois de plus, Méchant Lucas a fait son entrée ! Il n’avait pas eu le temps de vérifier la pente du tuyau. On a donc dû tout déterrer à nouveau pour s’assurer que la pente soit suffisamment prononcée. Il a encore eu droit aux beaux sourires des villageois·es… inutile de dire qu’ils et elles ont attendu très sagement son signal avant de recommencer à remblayer.



Le soir, notre contremaître avait préparé une soupe pho que nous avons partagée avec les travailleurs. Probablement l’un de nos meilleurs repas depuis le début du projet. Ici, on mange vraiment bien, même si le menu tourne beaucoup autour du riz. Riz frit, riz gluant, riz blanc : on commence à connaître la famille au complet. Certain·es (surtout Amine) trouvent que ça fait un peu beaucoup, mais en général, on ne se plaint pas, surtout grâce à nos cuisinières, qui font honnêtement un travail impeccable.

Jeudi matin, Louis et Amine ont coulé du béton pour le trottoir autour de l’école. Pendant ce temps, les autres membres de l’équipe sont allé·es voir un terrain au bout du village pour un autre projet secondaire. Il y a quelques semaines, le chef du village a manifesté son intérêt pour une fosse à déchets, similaire à celle que nous avions creusée pour nos propres déchets, mais cette fois pour tout le village. Nous avons bien réfléchi et proposé d’y ajouter un incinérateur afin de pouvoir brûler complètement les déchets et, ensuite, de disposer des cendres. De cette manière, la fosse se remplira plus lentement et sera plus durable. Donc, Lucas, Jeanne et Justine sont allé·es vérifier que le terrain soit apte pour ce projet.

La soirée s’est terminée autour d’un feu, notre nouvelle tradition. Ces temps-ci, les nuits sont étonnamment froides, environ 10 degrés au réveil, donc on a pris l’habitude de se réchauffer avant d’aller dormir. On n’a pas le luxe d’avoir de vraies guimauves à Don Phoung, alors on a laissé libre cours à notre imagination pour créer une petite « guimauve laotienne ». Pour faire des guimauves laotiennes, il faut surtout… ne pas avoir de vraies guimauves. À la place, on prend du riz gluant, un peu de sucre, on plante ça sur une baguette et on le fait griller au feu de camp. Et voilà, le tout donne une délicieuse guimauve version laotienne !


Un nouveau membre
Le lendemain matin, on s’est réveillé·es avec une belle surprise : Dong, notre assistante cuisinière, est arrivée… avec un chiot dans les bras. Dong aime beaucoup de choses dans la vie : la sauce piquante, la bière, la danse… et apparemment voler le chiot du voisin. On se retrouve donc avec une petite boule de poils sur le chantier, qu’on a baptisée Mitaine.






Pour le reste de la journée, on s’est consacré·es à la fabrication de l’armature de la dalle qui servira à supporter les réservoirs d’eau de pluie reliés aux gouttières, évidemment sous la surveillance de Mitaine. Ensuite, Lucas est allé superviser le terrain destiné à l’incinérateur, afin de lancer le déboisement.
Dimanche, on a terminé l’armature pour la dalle des réservoirs et continué l’installation du faux plafond de l’école et des bureaux pour les enseignantes. Pendant ce temps, Louis et Julien ont continué la fabrication des buts de soccer. La fin arrive à grands pas, nous profitons de chaque dernier moment à Don Phoung.




